L'histoire de l'établissement
IntroductionLe chateau de SonnenbergL'établissement d'hydrothérapieL'école MénagèreLa guerreLa libérationL'organisation actuelle
Introduction
Qui en Alsace ne connaît pas Carspach, et à Carspach le fameux château de Sonnenberg ? Je l'ai connu dès la jeunesse comme établissement de cure selon la méthode du Curé Kneipp.
Je vois encore, en me reportant 60 ans en arrière, son directeur, l' Abbé Ellerbach, donnant sous un Kiosque une consultation, d'ordre peut-être plutôt psychique ou spirituel, que sanitaire, à quelque client ou cliente qui cherchait près de lui réconfort et soutien.
Depuis 25 ans le Sonnenberg, la colline ensoleillée, est devenu Ecole Ménagère sous le patronage de la douce sainte Elisabeth de Thuringe, dont Montalambert a écrit jadis la vie avec amour.
C'est là que viennent se former pour être des «fées du logis » de jeunes Sundgoviennes et d'autres encore. Puissent-elles y devenir surtout de ferventes chrétiennes ouvertes à la lumière de l'Evangile et faisant rayonner dans les cœurs la lumière et la joie de Pâques.
Comment ne deviendraient-elles pas tout cela sous la direction de nos chères Sœurs de Ribeauvillé, dont l' Evêque de Strasbourg se rappelle avec reconnaissance avoir été l'élève dans sa toute prime jeunesse ?
Pâques 1963
JEAN JULIEN WEBER
Archevêque-Evêque de Strasbourg
Le chateau de Sonnenberg
En 1818, Philippine, Baronne de Reinach-Hirtzbach, née en 1783 et restée célibataire, se fit construire un petit château de plaisance à l'entrée sud du village de Carspach au bord de l'Ill, moins pour l'habiter que pour le plaisir de bâtir.
Elle le fit aménager avec tout le confort de l'époque et selon son goût parfaitement averti. Elle n'y séjournera que fort transitoirement; une femme de chambre, une cuisinière et un cocher l'entouraient de leurs soins attentifs. La Baronne passait pour une dame au caractère facilement irascible, mais pieuse et charitable.
Elle passa presque toute sa vie dans le Luxembourg dans sa propriété de Heisdorf. A sa mort, survenue en 1870, ses restes furent inhumés dans le caveau des ancêtres au cimetière de Hirtzbach. La propriété de Carspach passa à son frère cadet, Charles, Baron de Hirtzbach, officier supérieur de Cavalerie et pair de France, il mourut en février 1871.
La nouvelle héritière du château, sa fille Ludwina Philippine de Reinach-Hirtzbach, mariée depuis 1846 au Baron de Sonnenberg, Général de l' Armée du Roi de Naples, donna son nom au château. Après son décès en 1885, le château passa à ses fils qui le vendirent en 1893 à un Monsieur Hirtzlin de Mulhouse qui, à son tour, le céda à Monsieur l'Abbé Ellerbach, curé de Geispitzen.
Le château était une construction de style roman à deux étages, élégante et luxueuse tant à l'extérieur qu'à l'intérieur. Sur la façade nord, deux ailes, avec au rez-de-chaussée des fenêtres en plein cintre, avançaient de deux mètres sur la construction centrale. Une tour carrée, du haut de laquelle on jouissait d'une vue magnifique sur les alentours, dominait la toiture.
L'établissement d'hydrothérapie
CHATEAU SONNENBERG ÉTABLISSEMENT D'HYDROTHÉRAPIE ET DE TRAITEMENT NATUREL - CARSPACH (Haute-Alsace)
spécialement recommandé pour toutes les affections chroniques et nerveuses
SYSTÈME KNEIPP - AÉROTHÉRAPIE - ÉLECTROTHÉRAPIE - MASSAGE
Ouvert toute l'année - Situé à 7 h. de Paris et à r h. de Belfort
Directeur: l'Abbé J.-B. ELLERBACH
Renseignements sommaires:
Etablissement vaste et confortable, entièrement éclairé à l'électricité. Chauffage central à la vapeur. 200 Chambres, dont un certain nombre pour Familles. 32 Cabines de bains. Vaste salle de réaction. 4 salles à manger, dont une spéciale à MM. les Ecclésiastiques. Galeries-Promenoirs couverts et chauffés. Billards. Fumoir. Restaurant. Salons. Pianos et jeux divers à la disposition des baigneurs. Salle d'étude pour pianos. Théâtre d'amateurs. Bibliothèque. Revues, Journaux français et allemands. Chambre noire pour photographie. Croquet, Lawn-Tennis. Gymnase. Magasin-Bazar. Coiffeur dans !'Etablissement. Dentistes à proximité. Buanderie mécanique et moderne, avec appareils de désinfection. Ecurie et Remises. Voitures pour Excursions. Ferme modèle dans la propriété. Grand parc avec prairies et rivière. Pêche. Canotage. Forêts et Bois à proximité. Belles promenades: Ferrette, Saint-Morand, Altkirch, etc. Routes cyclables, etc.
Chapelle, Bureau de Poste, Télégraphe et Téléphone dans le château.
Adresse télégraphique: ELLERBACH, Carspach (Haute-Alsace)
Médecin dans !'Etablissement.
TARIF:
Sonnenberg n'est pas une entreprise commerciale: c'est une Œuvre, inspirée par le dévouement à l'humanité souffrante, et fondée dans le but de faire profiter tous les malades des avantages d'une méthode éminemment bienfaisante. Aussi ne devra-t-on pas s'étonner du contraste qui existe entre l'extrême modicité de nos prix, et le confort que nous offrons à nos clients.
On trouve à Sonnenberg une table abondante et variée ; la saine cuisine bourgeoise, conciliant les exigences du goût avec les sages principes de l'hygiène.
N.B. Prospectus et renseignements sur demande adressée au directeur de l'Etablissement.
Nous enverrons à toute personne qui nous en fera la demande accompagnée de 30 cent. en timbres-poste notre Notice Illustrée (80 pages, 50 clichés).
M. l' Abbé Ellerbach sait se faire aider, il nomme M. l' Abbé Beltzung, curé de Retzwiller économe de l'Etablissement ; le Docteur Ricklin en devient le médecin traitant et les sœurs de Ribeauvillé, après le départ des Religieuses françaises, assurant les services auprès des baigneurs.
Le Worishofen d'Alsace était en plein essor, les baigneurs arrivaient de partout: France, Allemagne, Hollande, Grande-Bretagne voire du Japon.
1914: la guerre mondiale, le malheur s'abattra rapidement sur !'Etablissement du Sonnenberg. Le village fut évacué et ce coin où depuis 20 ans les corps et les âmes se pacifiaient et se virilisaient vit ses hôtes se disperser et ses portes se fermer.
M. l' Abbé Ellerbach, navré, quitta les lieux, prit la charge de curé à Sondersdorf et dut assister de loin, impuissant, à la destruction de tout l'ouvrage de sa vie. Le Sonnenberg fut démoli de fond en comble le 13 avril 1915.
1918: les cloches de !'Armistice sonnent à toute volée, l'enthousiasme est délirant. M. l'Abbé Ellerbach revint à Carspach brisé par quatre années de souffrance. Il accepta les fonctions de curé dans cette paroisse et se mit à reconstruire son cher Sonnenberg. Avec un courage invincible, il repensa son œuvre et traça les nouveaux plans. Aucun détail ne fut laissé au hasard : tout fut calculé, pesé, examiné, élaboré en fonction du but propre à l'Etablissement.
Petit à petit, les bâtiments prirent corps sur le nouvel emplacement et bientôt se dressèrent beaux et vastes, au milieu de la propriété.
Mais le déploiement d'une telle activité finit par user complètement les forces du grand bâtisseur.
En 1924, Dieu rappela à Lui ce bon et fidèle serviteur, cet homme qui a su mettre au service de l'humanité souffrante sa profonde intelligence et son noble cœur, ses forces et son temps, tout son être et tout son génie.
L'école Ménagère Saint Elisabeth
Le grand bâtiment achevé dans le gros œuvre resta inoccupé pendant près de quinze ans.
Les sœurs de Ribeauvillé dirigeaient depuis 1920 à Issenheim l'Ecole Ménagère Ste-Elisabeth, elle-même héritière de l'Ecole de Cadres l'Enseignement Ménager, fondée et agréée en 1913, à Ribeauvillé et fermée lors des hostilités en 1915.
A partir de 1934, les locaux d'Issenheim s'avérant trop exigus, la directrice de l'Ecole Ménagère Ste-Elisabeth, Sœur Mathieu, se mit en quête avec M. l' Aumônier Wagner, de nouveaux bâtiments, plus vastes. M. le curé Strub de Carspach, un ami personnel de M. l' Abbé Wagner, mit celui-ci sur la piste du Sonnenberg, toujours inoccupé.
La construction est imposante. La propriété comporte environ 14 ha de terres cultivables, forêts, prairies, parcs. Elle est limitée d'une part par l' Ill, d'autre part par la route de Carspach-Hirtzbach.
A 364 mètres d'altitude, elle est à 1,5 km d' Altkirch, à 20 km de Mulhouse, à 15 km de la Suisse, à 24 km des Vosges et à 30 km de l'Allemagne.
Elle est parfaitement desservie au point de vue communications :
Altkirch : les lignes Paris-Mulhouse-Bâle, Strasbourg-Belfort-Lyon-Marseille.
Mulhouse: les cars SAMAF, Mulhouse-Ferrette.
Les bâtiments se présentent sous la forme d'une gracieuse construction de style alsacien, déployant une façade de 100 mètres sur une profondeur de 12 mètres.
Bâtis sur cave, leur élévation comporte trois étages, un sous-sol et des greniers parfaitement aménageables dès que le besoin s'en ferait sentir.
La propriété fut acquise par la Congrégation et l'acte d'achat signé le 29 septembre 1937. Au moment de l'acquisition les bâtiments avaient beaucoup souffert. La chaufferie et une partie du sous-sol étaient sous eau. Le parc, les vergers étaient envahis par des lianes inextricables, telle une forêt vierge. Les nouveaux propriétaires s'avancèrent à coups de hache.
La mise en état, l'aménagement et les installations à réaliser demandèrent plus d'une année de travail ininterrompu.
Un paysagiste de Thann, M. Weissbeck, vint faire les plans pour les parcs et les jardins et en surveilla lui-même l'exécution.
L'Ecole fut inaugurée le 3 novembre 1938 par l'arrivée de 104 internes et de 38 externes. Les études reprirent avec les programmes d, Issenheim et sensiblement avec la même organisation. Le cours normal fut rouvert et on continua de préparer le diplôme privé d'enseignement ménager.
19 novembre: première fête patronale et inauguration solennelle de la nouvelle école. Les derniers accords du Te Deum s'étaient à peine tus qu'un cri d'alarme venant de l'extérieur " la toiture est en feu" provoqua la consternation générale.
Le sinistre fut circonscrit grâce à la rapidité de l'intervention des pompiers de Carspach, d' Altkirch et des soldats de la caserne d' Altkirch sous la direction du jeune officier Hartmann, lui-même enfant de Carspach. Les dégâts - surtout causés par l'eau -- ne purent cependant empêcher le travail de l'Ecole. Le 21 novembre, les externes reprirent leurs cours et le 24 novembre les élèves du cours normal et celles du cours supérieur. Le gros des internes ne reviendra cepen- dant que le 2 janvier 1939.
Malgré les débuts un peu pénibles, le travail fut beau, les examens vinrent sanctionner les études : 8 candidates obtiennent le diplôme privé de "Maîtresse d'Enseignement ménager" et quelques autres celui du "Brevet de Compagnon-couture", 28 candidates se soumettent avec succès aux épreuves du diplôme "d'aide infirmière" de la Croix Rouge. On continue également à se présenter au Brevet de l'Alliance à Nancy et au Brevet de Religion organisé par le Diocèse.
La première Exposition, terminant cette première année scolaire, fut une véritable apothéose.
1939 : La guerre
La rentrée s'annonce bonne, mais tout partout ce sont des bruits de guerre. Elle éclate le 3 septembre. Différentes administrations ont l' œil sur cette "grande maison" pour la réquisitionner en temps utile.
Les unes pensent en faire un hôpital militaire; la S.N.C.F. veut y installer ses bureaux: services "Exploitation» et services "Voies et Bâtiments".
70 employés arrivent effectivement et trouvent leur logement sur place outre leurs bureaux. Certains officiers français cherchent également un refuge à l'Ecole : le Service de "Ravitaillement" demande quelques locaux et la pension. Les prêtres-soldats sont heureux de trouver à l'Ecole Ménagère, la table et l'autel.
La belle allée des pommiers est sacrifiée à la construction d'une petite ligne ferrée qui devait permettre l'installation des canons lourds, à longue portée, mobiles, et montés sur wagons.
Puis l'Ecole devient Ecole Militaire de Chauffeurs, ils abîment les parcs et les routes.
1940 : La débâcle
L'Ecole est retenue comme "Centre d' Accueil Sanitaire des Evacués" puis "Centre d' Accueil pour les Réfugiés de Bâle»".
Elle ne sera ni l'un, ni l'autre. Les Spahis font sauter les ponts de l'Ill, les pierres en sont projetées jusqu'au réfectoire des élèves, mais il n'y a pas de victimes.
Car, malgré la "drôle de guerre", l'Ecole a continué de fonctionner avec un effectif réduit cependant: 50 internes et 58 externes.
Mais l'année scolaire doit se terminer en plein milieu du 3e trimestre. Les Normaliennes viennent clandestinement passer leur examen les 16 et 17 juillet, 6 sur 7 sont reçues, la 7e n'ayant pu rejoindre l'Ecole.
1940: L'occupation
Ce fut d'abord une véritable invasion et les hôtes les plus divers passèrent dans la maison, mais l'assurance écrite avait été donnée à la Supérieure Générale que la maison resterait à sa disposition pour les Sœurs "chassées de leurs écoles".
Néanmoins après de longs pourparlers et des discussions judiciaires, l'Ecole devint Gau-Beamtenschule et les Religieuses durent quitter la maison, et ce ne fut pas sans de nouvelles difficultés et de nouveaux débats qu'elles purent s'installer dans la "Villa des Fleurs", propriété de Madame Veuve Rieter, elle-même expulsée "pour ses sentiments trop français ".
La Gau-Beamtenschule fera place le 14 février 1943 à une Ecole Normale d'institutrices.
1944 : Vers la fin de la guerre, lors du bombardement de Mulhouse, l'Hôpital Civil de cette ville fut fortement endommagé, les services les plus importants du Hasenrain furent transférés à l'Ecole Ménagère de Carspach.
La Libération
L'Ecole se trouve transformée en Hôpital Militaire pour recevoir les nombreux blessés des batailles autour d' Altkirch, de Ballersdorf et de Carspach, 26 novembre 1944.
1945: Retour au home. Le Hasenrain se plaît au Sonnenberg et ce sera une lutte corps à corps pour obtenir que les Hospices Civils se retirent et libèrent les locaux.
Le 15 octobre 1945:
Première rentrée d'après-guerre: 140 élèves internes, et bientôt s'ajouteront 30 externes. Du reste certaines ne viendront que pour quelques mois, mais seront aussitôt remplacées par d'autres, si bien que nous totalisons en cette première année : I 92 élèves internes et 78 externes.
Cependant un nuage monte à l'horizon. L'Enseignement Ménager en France avait subi les modifications apportées par les lois de 1940 et 1942 pour la préparation des diplômes officiels de monitrice et de professeur. Nos cadres alsaciens n'avaient pu suivre le rythme, nous étions de l'autre côté de la ligne de démarcation ! Que seront nos cadres? Quelques Religieuses qui avaient subi l'évacuation ont profité de leur séjour à "l'Intérieur" pour se faire décerner le diplôme de monitrice. Mais elles étaient un tout petit nombre et les besoins allaient grandissant.
Monsieur Marchal, Inspecteur Principal de l'Enseignement Technique, faisait pressentir à la Directrice de l'Ecole Ménagère de Carspach que des Ecoles de Cadres allaient être organisées et que "son Etablissement avait toutes les chances d'en être une".
L'organisation de l'Ecole restera provisoirement ce qu'elle était avant la guerre: Cours normal, Cours supérieur, Cours familial, Cours des professionnelles.
- En 1947 arrive enfin du renfort en la personne de Sœur Marie-Béatrice, professeur de l'Enseignement Ménager de la dernière promotion. On pourra donc songer à préparer des monitrices ; mais, devant la pénurie des Cadres et aussi devant le nombre insuffisant des inscriptions au Cours du Monitorat, le projet est vite abandonné.
- En 1946, la Supérieure et fondatrice de l'Ecole Ménagère d'Issenheim, Sœur Mathieu, fête ses 50 ans de profession religieuse et ses 25 ans de service dans l'Enseignement ménager. Cette fête a été de la part de la Haute Administration, une véritable manifestation de l'estime et du prestige dont jouissaient la Supérieure et sa jeune Ecole.
- En 1948: Construction de la ferme et des dépendances, elle devra servir à l'exploitation des terres, mais dans l'intention de la Direction elle est la première amorce du "Cours Agricole" qui devra s'adjoindre aux cours déjà existants.
- En 1949: Sœur Mathieu, chargée d'ans et de mérites, est remplacée dans la direction de l'Ecole par Sœur Lamberta, professeur d'Enseignement Ménager Familial.
Aménagements nouveaux et réfection
La voie de la nouvelle Directrice était tracée: réorganiser l'Ecole matériellement et pédagogiquement, l'adapter aux besoins nouveaux, aux exigences d'un monde en évolution constante et pour ce faire rester à l'écoute ...
Les chambres, les dortoirs, les salles de cours et les ateliers avaient souffert du passage des multiples occupants, ils demandèrent à être repeints, certains modernisés et allégés.
La literie abîmée ou volée devait être remplacée.
Les combles et les tourelles furent aménagés en chambres individuelles et en dortoirs afin d'augmenter les possibilités de l'internat.
La salle de fête et la chapelle, provisoirement installées dans des salles à manger., et restées longtemps à l'état de projets pieux, furent inaugurées en 1958.
- La même année la cour d'honneur fut macadamisée.
- Le Hall d'entrée et le salon sont restaurés dans leur style.
- Les balcons devenus vétustes par les intempéries sont renouvelés et les façades ravalées.
- Les parcs et les arrangements floraux sont réorganisés et enrichis de nombreuses espèces nouvelles.
- La ferme s'agrandit, s'équipe et se motorise. Elle est dotée d'une laiterie moderne rationnelle.
- Une haie fruitière de I 500 pommiers sera protégée contre le gel par aspersion.
- Le rucher s'est agrandi, désormais 26 ruches fournissent un miel riche et délicieux.
- La serre est désormais chauffée par une installation de chauffage à eau chaude.
- L'étang curé retrouve sa première fraîcheur.
- Pédagogiquement, l'Ecole elle-même est dotée de moyens audio-visuels modernes : radio., télévision, électrophone, appareil à projection fixe, et appareil de cinéma parlant., magnétophone, duplicateur et appareil à photocopie.
- La maison entière est désormais chauffée au mazout.
L'organisation actuelle de l'institut Sonnenberg (1963)
"Institut Sonnenberg" est la dénomination officielle de l'Etablissement depuis le 1er janvier 1962. L'internat compte 210 places et l'Extemat 60 à 70 places.
Les différentes sections se répartissent de la façon suivante :
- 1. Section d'Enseignement Ménager Familial, elle est ouverte à toutes les jeunes filles désireuses d'apprendre à fond leur rôle de future maîtresse de maison et de mère de famille et se subdivise en :
- Cours de Maîtresse de Maison destiné aux jeunes filles qui, à la fin de leurs études générales ou avant de prendre un travail professionnel, désirent suivre pendant une année au moins des cours d'enseignement ménager. Il leur est demandé un certain niveau de culture générale.
- Cours de Maîtresse de Maison destiné aux jeunes filles qui, à la fin de leurs études générales ou avant de prendre un travail professionnel, désirent suivre pendant une année au moins des cours d'enseignement ménager. Il leur est demandé un certain niveau de culture générale.
- Cours du C.A.P. Arts-Ménagers: niveau d'études du C.E.P. ou plus et être âgée d'au moins 14 ans. Durée des études : 3 ans.
- Cours Ménager Familial destiné aux jeunes filles désirant simplement une bonne formation ménagère et passant à l'Ecole une ou deux années ou un ou plusieurs semestres.
- Cours spécial intensif de 6-8 semaines pour jeunes filles déjà au travail.
- 2. Section d' Enseignement Ménager Agricole pour les jeunes filles qui désirent allier à la formation ménagère celle d'une bonne fermière. Ce cours les initie par des leçons théoriques et par des travaux pratiques aux multiples exigences d'une exploitation agricole moderne. Très vraisemblablement et dans un avenir tout proche ce cours évoluera vers une orientation type "Collège agricole".
- 3. Une section professionnelle-Couture, elle prépare les jeunes filles au Brevet de Compagnon-Couture organisé par la Chambre de Métiers de Mulhouse.
- 4. Une section commerciale préparant selon les programmes et les horaires officiels aux différents C.A.P. commerciaux. Les conditions d'admission sont celles des Collèges d'Enseignement Technique.
- 5. Une section soci.ale à forte prédominance de culture générale, prépare les jeunes filles aux Concours des Ecoles Sociales : Infirmières, Auxiliaires-Puéricultrices, Assistantes Sociales, Jardinières d'Enfants.
- 6. Une section de "Petites Marthes": elle accueille les jeunes filles de familles moins aisées qui désirent assurer à leurs enfants une bonne formation ménagère et une éducation chrétienne solide. Elles sont au pair et restent obligatoirement deux ans à l'lnstitut.
Programmes
A. SECTION D'ENSEIGNEMENT MÉNAGER FAMILIAL
- Formation personnelle et culture générale:
- français, littérature
- psychologie appliquée à l'enseignement ménager et à l' éducation familiale
- morale individuelle et sociale
- droit familial usuel et législation sociale
- religion
- Etudes ménagères théoriques:
- hygiène alimentaire et technique culinaire
- hygiène alimentaire et technique culinaire
- hygiène générale et puériculture- économie domestique
- comptabilité et organisation ménagères
- Travaux pratiques:
- cuisine, pâtisserie, confiserie, conservation des aliments
- cuisine, pâtisserie, confiserie, conservation des aliments
- coupe, couture, raccommodage
- blanchissage et entretien divers
- Formation artistique et sportive
- chant, musique, films
- soirées · récréatives et causeries
- volley-ball et basket-ball
B. SECTION D'ENSEIGNEMENT MÉNAGER AGRICOLE
- Formation générale:
- français
- histoire et géographie
- mathématiques- sciences : chimie, physique, géologie, zoologie, botanique
- dessin, bricolage
- musique et chant
- formation morale
- éducation physique : jeux dirigés et sports
- La vie de la maison
- économie domestique : le vêtement, le linge, le repassage
- coupe, couture, raccommodage, tricot
- La vie des personnes au foyer:
- hygiène alimentaire
- hygiène alimentaire
- techniques culinaires
- puériculture
- hygiène
- L'exploitation agricole
- jardinage: potager, jardin d'agrément, floriculture
- arboriculture fruitière : le verger les petits fruits , traitements et insecticides récolte et conservation des fruits
- zootechnie
- zootechnie
- aviculture
- cuniculiculture
- la vache laitière
- le porc, le mouton, la chèvre
- le lait
- apiculture
- comptabilité : ménagère, basse-cour, jardin, exploitation
- éducation civique :
- législation de travail
législation sociale agricole
organisation professionnelle agricole
les services extérieurs du Ministère de l' Agriculture
- législation de travail
Esprit de l'institut
L'Institut s'efforce de développer chez les élèves:
- L' Esprit d'initiative dans une atmosphère de confiance mutuelle et de discipline personnelle.
- Le sens des responsabilités en associant les élèves à la marche de l'Institut et de l'exploitation.
- Le sens chrétien du travail fait joyeusement.
- Le sens social qui entraîne les élèves à se dépasser elles-mêmes tous les jours.
Le devenir des anciennes élèves
Elles se marient en grand nombre et sont d'expertes maîtresses de maison, des épouses dévouées et des mamans heureuses. D'autres sont :
- Infirmières diplômées
- Assistantes sociales
- Puéricultrices et Aides-puéricultrices
- Jardinières d'enfants - Aides familiales
- Ambulancières de la Croix Rouge Française Diététiciennes
- Assistantes techniques dans les hôpitaux
- Secrétaires médicales
- Monitrices d'Enseignemcnt ménager familial Monitrices d'Enseignement ménager rural
- Monitrices pour << homes d'enfants )>
- Religieuses hospitalières
- Religieuses missionnaires
- Religieuses enseignantes
- Gouvernantes d'enfants
- Femmes de chambre
- Cuisinières pour collectivités et chez des particuliers
- Diplômées du Cours Féminin Hôtelier de Besançon Secrétaires et aides-comptables.
Toutes nos élèves qui continuent des études de carrières féminines sont avantagées du fait de leur passage à l'Institut.
D'autre part, nous retrouvons nos élèves dans les différentes organisations de l'Action catholique et très souvent dans les cadres.
Éloge de la maitresse de maison
Heureux celui qui trouve une femme courageuse! Elle est plus précieuse que tous les trésors du monde.
Son mari peut avoir confiance en elle: la maison ne manquera de rien. Tous les jours, elle fait son bonheur, sans que naisse jamais la moindre mésentente.
Elle se procure la laine et le fil et travai1le d'une main joyeuse. Elle est debout avant le jour, pour donner à manger à toute la maisonnée et distribuer aux servantes leur travail.
Chargé, de pain, comme un vaisseau, elle apporte ses provisions inépuisables. Elle sait acheter un champ et elle est capable de planter une vigne.
Elle ne craint pas l'effort: le travail l'a rendue robuste et sa lampe n'est pas éteinte de bonne heure. Elle sait toute la valeur de ses travaux et manie prestement l'aiguille.
Sa main est largement ouverte pour les pauvres et jamais elle ne repousse un malheureux. Lorsque vient la neige et le froid, elle ne craint pas pour ceux de sa maison, car elle a préparé pour tous un double vêtetment. C'est elle-même qui fait ses robes et elle est fort bien habillée.
Son mari est respecté dans le pays et, au conseil, ses avis sont écoutés.
Elle fait aussi du commerce: elle vend aux marchands la toile qu'elle a tissée.
Sa vaillance et son perpétuel sourire font sa beauté. Elle ne bavarde pas inconsidérément et sait se taire plutôt que de dire du mal. Elle sait diriger sa maison et ne mange pas son pain à ne rien faire.
Ses enfants sont heureux d'avoir une telle mère, ils peuvent bien la bénir et son mari peut chanter ses louanges: "On trouve beaucoup de bonnes maîtresses de maison, mais, toi, tu les dépasses toutes !"
La coquetterie est trompeuse et la beauté passe vite: la femme qui aime Dieu est la seule qui donne le bonheur. Celle-là mérite d'être honorée et son humble travail de ménagère vaut toutes les gloires du monde.
Livre de la Sagesse (Prov. 31): (Epitre de la Messe de ste Elisabeth)